Les fragments retrouvés de la tenture de l’Apocalypse

2025 Non Par Rodolphe Viémont

(c) DRAC Pays de la Loire, 2024

En 2020, pendant la pandémie, la galerie parisienne Ratton-Ladrière redécouvre dans ses réserves des fragments de la célèbre tapisserie de l’Apocalypse.
Après authentification, ces pièces sont offertes à l’État et confiées au château d’Angers, où la tenture est exposée depuis 1954.
Classée monument historique depuis 1902, la tenture de l’Apocalypse, propriété de l’État, est un chef-d’œuvre du XIVe siècle.
Les fragments retrouvés portaient une étiquette mentionnant un achat en 1924 auprès du marchand Otto Wegener.
Leur origine a été confirmée grâce à l’expertise de conservateurs et chercheurs du musée de Cluny et du Laboratoire de recherche des monuments historiques. Ces éléments, montés sur un tissu moderne, ne correspondaient pas à un état historique connu. Ils représentent des fleurons, proches de ceux visibles sur le IVe Grand Personnage, une scène emblématique de la tenture. Il est probable qu’ils aient été retirés lors des restaurations du XIXe siècle.
Malgré leur état lacunaire, ces fragments offrent des informations précieuses. Leurs couleurs, restées vives car protégées de la lumière, et la présence rare de filets métalliques permettent de mieux comprendre les matériaux et techniques d’origine.
En 2025, la Drac des Pays de la Loire commande leur restauration. Trente fragments sont alors démontés, nettoyés et regroupés selon leur cohérence. L’intervention, menée par Montaine Bongrand et Julie Beaume, a été intégralement financée par l’État.